Une spirale de pensées négatives due à l’essoufflement mène à une dégradation de la qualité de vie chez les adultes atteints de mucoviscidose

Au cours de la dernière décennie, nous avons engrangé des progrès importants en matière de traitement de la mucoviscidose. Cette évolution a mené à la nécessité d’une meilleure compréhension des questions psychosociales susceptibles d’influencer la qualité de vie des personnes atteintes de mucoviscidose. Une étude a déjà montré que l’angoisse et la dépression vont de pair avec une mauvaise qualité de vie liée à la santé chez les patients atteints de mucoviscidose. Mais jusqu’à présent, on sait peu de choses concernant l’influence de l’essoufflement ou de la détresse respiratoire sur cette situation.

Ruminer (revenir sans arrêt sur un problème spécifique en pensées), exagérer (accorder plus d’importance à un problème qu’il en a en réalité) et se désespérer sont des schémas de pensées qui peuvent être liés à un essoufflement ou une détresse respiratoire. Un groupe de chercheurs canadiens a voulu savoir si la spirale de pensées négatives due à l’essoufflement pouvait avoir un effet sur la qualité de vie liée à la santé chez les personnes atteintes de mucoviscidose

Pour ce faire, ils ont demandé à des patients adultes atteints de mucoviscidose de répondre à une série de questions concernant l’angoisse, la dépression et la douleur. Une spirale de pensées négatives liée à l’essoufflement qui pourrait avoir un effet sur la qualité de vie liée à la santé. On leur a demandé de remplir le questionnaire lors des consultations au centre muco entre mai 2011 et juin 2013. La fonction respiratoire des patients a également été mesurée. 45 adultes atteints de mucoviscidose ont participé à l’étude.

Les chercheurs ont ensuite examiné si les personnes ayant une réaction très pessimiste à l’égard de l’essoufflement étaient plus ou moins enclines à déclarer qu’elles avaient une moins bonne qualité de vie.

Chez les personnes ayant rapporté plus de symptômes de dépression, de douleur et qui se trouvaient prises dans une spirale de pensées négatives due à l’essoufflement, on relève une diminution de la qualité de vie.  La fonction pulmonaire n’entre pas en ligne de compte. Ce qui veut dire que la gravité de la maladie n’intervient pas dans le développement d’un comportement très pessimiste lié à l’essoufflement.  Les personnes touchées par une forme plus légère de mucoviscidose peuvent également voir leur qualité de vie diminuer en fonction d’une réaction négative vis-à-vis de l’essoufflement. Cette étude n’a pas montré d’influence due à l’angoisse sur la qualité de vie.

Ces résultats peuvent s’avérer importants dans le développement de nouvelles orientations concernant l’équilibre mental des personnes atteintes de mucoviscidose. Le Comité international pour la Santé mentale conseille aux patients atteints de mucoviscidose de dépister les symptômes d’angoisse et de dépression. Et aussi de les traiter. Le développement d’une spirale de pensées négatives liées à l’essoufflement devrait être pris en compte dans l’évaluation du bien-être du patient. Le soutien psychologique pourrait également apporter un soulagement. Avec pour objectif d’optimaliser la qualité de vie des personnes atteintes de mucoviscidose.

Cet article est basé sur article anglais rédigé par les chercheurs eux-mêmes. Vous en trouverez un résumé scientifique ici.