Hans Van Nuffel

Après Adem, son premier film, Hans Van Nuffel a été obligé de ralentir la cadence. Grâce au Kaftrio, il est de retour sur les plateaux de tournage, plein d’enthousiasme.

Adem était-il basé sur une histoire personnelle ?

En 2010, lorsqu’Adem est sorti au cinéma, il s’agissait du premier film au monde à parler de muco. Ça en a fait un film unique, mais pour moi, le plus important, c’était la dimension personnelle. Les meilleurs films sont basés sur des histoires personnelles.

En quoi Adem est-il un film personnel ?

À l’origine, j’avais un seul personnage principal en tête, mais je voulais montrer à l’écran le duel que livre chaque patient de la manière la plus explicite possible. J’ai donc choisi deux personnages principaux qui incarnent chacun l’une des facettes de la médaille. En montrant ce combat de manière concrète, le film prend une certaine densité. Mais je trouvais également important que le film garde une certaine légèreté. Le spectateur percevra d’ailleurs le ton sarcastique ou un certain degré d’autodérision inhérent aux mécanismes de défense des personnes malades. Cela fait partie de moi aussi.

N’as-tu pas trouvé le film trop confrontant ?

En soi, je n’ai pas trouvé la réalisation du film particulièrement confrontant. Mon souci principal à ce moment-là était de réaliser de bonnes prises. C’est surtout après, durant la période de promotion, que les questions et les interviews m’ont été plus difficiles à supporter. J’étais encore trop jeune et pas du tout préparé à ce qui m’attendait.

Aujourd’hui, est-ce que tu réaliserais le film autrement ?

Je conserverais les principes fondamentaux du film, mais j’en modifierais certains aspects.

Le traitement de la muco et la société aussi ont fortement évolué en 10 ans. C’est quelque chose dont je tiendrai compte. Je pense également depuis peu à réaliser une suite à Adem. Histoire de montrer comment évolue le personnage principal après sa transplantation pulmonaire…

Comment la muco influence-t-elle ta passion ?

Ces dernières années, j’avais de plus en plus de difficultés de santé, surtout durant la période du corona. Ma muco me pesait de plus en plus et c’était devenu trop fatigant d’être actif sur un plateau. Je me suis donc concentré sur l’écriture et j’ai surtout collaboré à différents scénarios.

Est-ce que le Kaftrio fait une différence ?

Mon univers à complètement changé. J’ai gagné jusqu’à 20% de capacité pulmonaire et du coup, ça me permet à nouveau de vivre pleinement ma passion. La muco ne me limite plus dans ma vie quotidienne. Je suis actif sur toute une série de projets. L’impact est important, non seulement sur le plan professionnel, mais également dans la sphère privée. J’ose enfin envisager une épargne-pension et une assurance solde restant dû.

Peux-tu nous en dire plus concernant la nouvelle série-TV sur laquelle tu travailles ?

On commence bientôt le tournage. Il s’agit d’une production belgo-hollandaise que j’ai conçue et écrite. Je ne peux pas vous en révéler plus concernant le contenu exact, mais il s’agit d’une série policière.

 

Et tu travailles aussi sur un nouveau film ?

En effet. Je travaille actuellement sur le scénario d’un nouveau film. Cette fois, ça ne parlera pas de muco, mais d’un homme qui souffre d’agoraphobie et qui a du mal à sortir de son monde virtuel. Ça rappelle l’isolement du lock down dans lequel on peut tous se reconnaître. Et aussi de notre sentiment mitigé face au retour dans le monde ‘réel’ et à une vie sociale bien chargée.

Outre ton métier de réalisateur, tu développes aussi des jeux vidéo, peux-tu nous en dire plus ?

Nous sommes actuellement dans la dernière phase de préparation d’un nouveau jeu vidéo où l’intelligence artificielle menace de prendre le pouvoir sur l’être humain. Après un profond sommeil, un jeune concepteur de robot se réveille dans le corps d’un vieil homme. Entre-temps, toutes ses créations robotisées ont perdu la tête. De plus, sa femme est également portée disparue. Que s’est-il passé ? À vous de le découvrir.

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